Après une présentation complète des deux principales versions de la nouvelle arme de Monty, nous passons à présent à la phase testing proprement dite... Mise à feu ! Notre spécialiste 20’’ Louis Grillon range dans l’armoire ses maillots de pilote co-fac’ et pilote de l’Équipe de France Jeunes et endosse celui de « Tribal Rider » pour pousser plus loin notre testing de ce Kamel 221 2015, versions « Pro Race » comme « Klassic ».
Un crash-test en règle qui va confirmer les bonnes impressions que nous avions eu lors d’une première prise en main sur son terrain d’entraînement artificiel. Ce vélo est une vraie bombe, un « missile sol-air » d’une efficacité redoutable sur les grosses marches, une fois qu’on a appris à viser juste...
Un bike très équilibré !
Comme nous l’avions souligné à Mézières, c’est un vélo qui met tout de suite le pilote à l’aise. On se sent bien à son guidon et les cales à hauteur réglable sont là pour parfaire ses réglages si besoin. Dès les premiers enchaînements, ce vélo fait preuve d’une stabilité et d’une réactivité au coup de pédale remarquables, sur les deux roues comme sur la roue arrière. Il réagit à la moindre sollicitation et se place bien.
Notre pilote s’embarque déjà sur une portion technique avec toute une série d’inversions. On se dit qu’un monocoque alu, qui se montre aussi vif, c’est forcément « spartiate » , qu’il ne pardonne pas la moindre erreur. Mais pas du tout : l’équilibre exceptionnel de ce vélo vient contrebalancer une rigidité hors norme ! C’est quelque chose que notre rider ressent vraiment sur les passages de type arrête rocheuse et qu’il avait déjà souligné sur les poutres de son terrain d’entraînement. Le vélo se tient vraiment bien, et là où beaucoup d’autres demanderaient de lever le pied pour chercher l’équilibre, on a un bike qui se veut rassurant. Sur les portions techniques, ce vélo permet d’être très précis et la légèreté du Pro Race en fait un engin redoutable, qui donne du rythme à son pilotage. Sur beaucoup de bikes alu, le fait de monter une fourche carbone vient souvent déséquilibrer l’engin, mais là pas du tout, et c’est même plutôt l’inverse !
La version alu est plus lourde mais elle s’emmène bien, on a toujours l’impression d’être sur un bike « light » : en fait, elle reste elle-aussi très équilibrée. La position de pilotage un peu plus basse avec sa potence plus courte d’1cm procure un peu plus de nervosité. Ce Klassic est en fait très proche de la version plus haut de gamme dans son comportement, avec la même réactivité et les mêmes qualités. Mais il faudra optimiser le freinage pour en tirer parti complètement, avec un vrai meulage.


Taillé pour le « riding UCI » !
Mais nous allons vite nous rendre compte que ce Kamel n’est pas seulement un engin taillé pour les exercices de précision. Là où cette version amène un vrai progrès et nous a vraiment surpris, c’est bien plutôt pour ses aptitudes sur les techniques de pilotage modernes ! Même s’il a conservé son gros sabot de « bike trial », ce vélo n’a pas du tout le même caractère que ses prédécesseurs et il est même carrément orienté « UCI » : c’est une extraordinaire machine à planté ! Sur les franchissements comme sur les transferts en appui sur la roue avant, le vélo permet d’aller chercher facilement l’arrête de la marche, et l’arrière monte ensuite très vite, c’est un régal ! Idem sur les latéraux, le vélo est d’une facilité déconcertante, très précis au départ comme à l’arrivée, il se place au millimètre.
Tous les gestes sont - il faut l’avouer - faciles au guidon de ce vélo, qui nous a vraiment surpris. Mais il faudra tout de même un certain temps d’adaptation à notre pilote pour l’emmener sur les plus grosses marches. La position de pilotage est en effet différente des autres vélos, et joue aussi certainement un rôle clé dans son efficacité : la fourche est plus relevée que la normale. On est 1 à 1,5cm plus haut que sur les autres vélos de compétition qui sont passés entre nos mains (suivant les fourches). Au début, cela va avoir pour effet de rejeter le pilote sur l’arrière quand il va attaquer bille en tête un gros deux-coups. Il va lui falloir ajuster son pilotage au fur et à mesure des tentatives. Sur les bunny, il faut ainsi attaquer en étant un peu plus porté sur l’avant, rentrer un peu plus les genoux dans la marche. Une fois que l’on s’est habitué à cette spécificité, le vélo devient un foudre de guerre, un vrai missile sol-air ! La fourche carbone est idéale pour les deux-coups et permet de bien plaquer le geste. Et la fourche alu ? Elle ne nous a pas déçu, bien au contraire... Nous allons la mettre à rude épreuve, en faisait toute une série d’appuis sur l’avant. Elle ne bronche pas le moins du monde, et retranscrit parfaitement les efforts sur les crochetés !
Bilan du crash-test ?
Les excellentes aptitudes montrées par ce vélo lors de notre première prise en main ont été confirmées sur ce banc d’essai grandeur nature. Très équilibré et très stable, c’est une arme de choix pour les enchaînements techniques, mais c’est bien sur les gros gestes qu’il nous a encore le plus surpris. C’est un vélo assurément taillé pour le riding UCI, un vrai missile sur les plantés et les latéraux, explosif sur les grosses marches quand on a compris comment il fonctionnait ! Et puis c’est un vélo qui - dans sa version Pro Race - est aussi le bike de série le plus léger que l’on ait jamais testé : un bel exploit, alors même que la marque avouait privilégier la fiabilité à la course au light !
Pour conclure, ce bike est une très bonne surprise : Monty ne s’est pas contenté de décliner son M5 carbone dans une version alu, mais a développé quelque chose de spécifique et bien pensé, à la fois novateur et terriblement performant. Un bike dont on sent bien qu’il est le fruit d’un sérieux travail de développement et de mise au point en amont. Il restera toutefois à faire évoluer la partie centrale du vélo, qui reçoit pédalier et sabot, où l’on peut faire mieux (et plus léger). Ainsi que le niveau d’équipement de la version de base bien trop "cheap" à notre goût, surtout pour un compétiteur de cette trempe.
En tous cas, la rédaction est conquise par cette nouveauté étonnante. Un Kamel 221 2015 qui traduit parfaitement la volonté affichée par la marque de prendre un nouveau départ et marque un véritable progrès pour elle, comme pour la discipline. Bravo Monty ! Ce Kamel se décline dans trois autres versions pour les « jeunes » et les « kids », que Monty nous a également permis de tester avec le soutien de son distributeur français Casa Monty. A suivre...
**** Note de la rédaction : Pro Race 8,75/10 - Klassic 7,25/10 ****
On aime |
On aime moins |
+ design innovant et intelligent | - le gros sabot |
+ l’efficacité | - partie centrale brouillonne |
+ le poids plume | - équipement du Klassic et son boîtier carré |
Pour plus d’infos :
Monty.
Casa Monty - [email protected] – 06 28 68 90 07.