Les K-124 Days 2010 nous ont laissé un souvenir impérissable. Ceux qui les ont vécu ne les oublieront jamais. Buthiers c’était top, mais voir l’équipe du BTFC jouer à domicile c’est encore autre chose. La pluie était venue jouer les troubles-fêtes, et avait considérablement durci les conditions de courses : la première manche avait poussé les pilotes dans leurs derniers retranchements, sur des zones caillouteuses à flanc de colinne. Les pilotes ont ridé en enfer, les spectateurs suivait ses héros en marchant dans la boue, la sono était à fond dans les bois, c’était le « Woodstock du trial ». La seconde manche tracée dans la partie basse du site était d’un format de type UCI, en plus méchant encore. Bref, la première course de l’année reste toujours la plus dure. Telle est la volonté de son messie, le père Alain Rémy. Cette année, pas de parcours dans la partie haute du site qui n’avait pas fait l’unanimité chez les riders, et les deux manches se concentrent dans la partie basse. Mais on ne cède pas pour autant à la facilité, bien au contraire. C’est encore plus hard. Pour prendre un exemple, l’arrivée de cet énorme transfert de la fosse que tout le monde a encore en mémoire a été surélevé de trente centimètres. Tout est plus dur et plus technique pour ce trial qu’Alain Rémy veut expérimental. Les riders viennent aux K-124 Days pour se dépasser, pour voir jusqu’où ils peuvent aller. Et ils viennent pour cela de toute l’Europe.
Cette année, l’affluence est record et le public est venu en nombre, un public de connaisseurs mais aussi des néophytes attirés par la communication locale. L’organisation est impressionnante, le temps est estival et l’ambiance plus survoltée que jamais malgré un incident technique qui a privé la première manche de son speaker. Vers 15 heures, les Elites et Super Elites commencent à s’échauffer et les gros latéraux et plantés s’enchaînent sur la zone des pneus. Le départ prévu un quart d’heure plus tard est repoussé, et l’échauffement se prolonge pour notre plus grand plaisir. Les pilotes sont maintenant sur les rochers, et on en prend plein les yeux. Les Coust’ se tirent la bourre en planté avant sur un énorme transfert. Vincent tente un énorme planté dans les hauteurs et le réussit, mais chute ensuite violemment. Il remonte et le repasse parfaitement. Benito Ros, le grand vainqueur de la première édition, vient faire encore monter la pression. Le départ est lancé et le festival commence. C’est magique. Le niveau global des riders a encore monté, l’atmosphère de l’évènement est magique, le public est en communion avec ses héros.
Gilles évolue dans une autre dimension, porté par la foule. Il fait tout son premier tour à zéro, avec un style d’une pureté incroyable. Le Gilles Coustellier 2011 sera impitoyable. Quel spectacle !







Vincent Hermance roule fort, sous l’oeil avisé d’un certain Marc Vinco, et tente de suivre le rythme imposé par Gilles, mais il commet quelques erreurs qu’il paye parfois au prix fort. Il se place en deuxième position avec 19 points.







Benito Ros a plus de mal à rentrer dans la course, mais se bat comme une furie. Il rattrape quelques erreurs dans la zone du haut sous les applaudissements du public et pense l’avoir sorti à zéro, mais il a survolé une flèche et écope de la pénalité maximale. Il prend un autre 5 dans la zone suivante, et ses prétentions à la victoire s’envolent.




Giacomo Coustellier se montre très impressionnant sur cette première épreuve internationale de l’année, malgré quelques grosses erreurs qui le font hurler de rage. Il termine à égalité de points avec Benito Ros.






Théau Courtès est venu se frotter aux Super Elites, mais il lui faut assurer les plus gros passages pour sortir les zones.



Guillaume Dunand, le vainqueur élite de l’an dernier se bat vaillamment, sort des zones, et parfois échoue.



Le Champion d’Allemagne Hannes Hermann roule lui-aussi dans cette super catégorie : il est venu pour apprendre, pour se frotter aux meilleurs, et tente tout. Il échoue souvent de peu et il est très impressionnant sur les gros mouvements.






Le peloton des élites assure aussi le spectacle. Quatre garçons parviennent à s’échapper et prennent de sérieuses options sur la victoire finale. Le vice-Champion de Belgique Iciar Van den Bergh tout d’abord, qui enchaîne les zones avec une régularité impressionnante et ne concèdera que deux points dans la terrible zone de la fosse au second tour.
Le local Morgan Rémy ensuite, qui arrive à déjouer les pièges d’un terrain qu’il connaît bien.
Le double Champion du Monde Junior Ion Areitio joue maintenant à armes égales avec ses aînés.
Nicolas Vuillermot peine sur certaines zones, mais arrive lui-aussi à sortir du lot.
Voilà pour les grandes lignes de cette première journée, qui était d’une intensité exceptionnelle. La seconde journée s’annonce encore plus forte en émotions. Alain Rémy va encore monter le niveau de difficulté : il faudra passer les zones à l’envers, et quelques difficultés s’ajouteront au parcours ! Du très grand spectacle en perspective !
Interview Flash Gilles Coustellier
Bon alors Gilles, tu as roulé vraiment très fort aujoud’hui, c’était vraiment hallucinant, t’as fait un premier tour vraiment magique à zéro, le second on a pas encore vu les points, mais tu n’a pas lâché grand chose et tu as creusé un gros écart avec les autres ! La saison commence fort...
Oui j’ai fait un premier tour parfait à zéro et j’ai fait quatre sur le second, une zone à 1 et une zone à 3, le reste à 0.
Tu es au taquet ! Le format des zones t’as plus convenu que celui de l’an dernier ?
Bah l’an dernier, il y a la météo qui est venue gâcher un peu l’évènement et n’a pas fait l’unanimité chez les pilotes. Là on a le beau temps, un parcours varié avec des sauts, des latés, des grosses marches, de quoi faire plaisir à tout le monde. Je me suis vraiment fait plaisir aujourd’hui, et cela fait plaisir de voir qu’en début de saison je suis au top aussi bien physiquement que techniquement, grâce au travail effectué cet hiver avec mon team. Par rapport aux autres, on a pas chômé, on a vraiment charbonné comme il fallait.
Et pour demain, tu as vu un peu les zones, qu’en penses tu ?
Pour demain je ne prends pas la tête. Je viens pour me détendre. J’ai vu qu’il y a beaucoup de jumps et c’est mon point faible, je ne l’ai pas travaillé cet hiver.
Vraiment ? C’était pourtant dans tes résolutions 2011 ?
Oui, mais ça me plaît pas. Moi quand je monte sur le vélo, j’ai envie de prendre du plaisir et me faire chier à faire des jumps ça me plaît pas ! En tous cas bilan positif, on a fait un gros travail avec Isabelle Mischler pour la diét’, Xavier Barbier pour la prépa’ physique et mon père bien sûr, et je suis content de voir que cela paye !
Merci Gilles pour ces quelques mots et pour le spectacle que tu nous a offert ! Bonne continuation !
Merci à vous et à demain !
Interview Flash Benito Ros
Benito, quelques mots sur cette course, ce n’était pas un bon jour pour toi ?
Oui j’ai eu vraiment de bonnes sensations au départ. Et puis ensuite, j’ai pris des 5 sur quelques gros passages et cela m’a éloigné de la première place. Je suis très content de ce que j’ai fait sur certaines zones, et pas du tout de ce que j’ai fait sur d’autres. Mais c’est une compétition vraiment dure, je viens ici pour tout tenter car tout passe et les K-124 Days sont avant tout un entraînement, et le meilleur qui soit. J’ai envie de gagner bien sûr, tout le monde a envie de gagner, mais c’est avant tout un entraînement grandeur nature pour les Coupes du Monde.
Oui tu viens avant tout pour te préparer pour la suite !
Oui c’est assurément la compétition la plus dure de l’année et on apprend énormément durant tout ce week-end. Alain Rémy est une personne formidable pour cela ! Il nous apporte beaucoup à nous autres les élites et à pousse notre sport vers le haut C’est clair ! Merci Benito et bonne chance pour demain !
Merci à vous, à demain !
Interview Flash Hannes Hermann
Ton avis sur la course et ton parcours ?
C’était vraiment une course très difficile, les zones étaient vraiment énormes et longues, mais j’aime ça, c’est le meilleur entraînement qui soit. C’est important pour mon mental de me confronter à des zones comme celle-là, qui me poussent dans mes derniers retranchements, où il faut se battre, pas des zones que je suis sûr de sortir à zéro. J’ai beaucoup réfléchi avant de faire ce choix avec Marco Hoesel, mon coach. Il m’a dit, Hannes, tu peux le faire, tu peux rouler Super Elite Alors je me suis dit j’y vais, je me suis bien préparé cet hiver, c’est le meilleur entraînement pour les Coupes du Monde. C’est un bon moment pour se mettre en condition pour la saison internationale, pour se calibrer pour les prochaines épreuves. Après cela, je sais où je me positionne, à quel niveau je suis par rapport aux Coustellier, à Benito. Je sais ce sur quoi je vais pouvoir axer la dernière phase de mon entraînement. On va voir ce qu’il se passe demain.
Tu as été très impressionnant sur les zones, bien souvent, c’était sur la fin que tu échouais ?
Oui c’est à chaque fois sur la fin que j’ai commis de grosses erreurs, et pas sur les plus grosses difficultés. Mais je suis satisfait de cette première journée. Le résultat au niveau des points n’est pas bon, mais j’ai réussi à passer les plus grosses difficultés. Je sais que maintenant il va falloir que je concentre sur les fins de parcours. Je vais m’entraîner pour cela.
Donc bilan positif pour cette première journée
Oui le résultat importe peu pour moi. Pour moi c’est les sensations qui comptent. J’ai tout tenté et c’est le principal. Ces derniers temps, je préparais mon examen, me focalisé sur les cours et cela a primé sur mon entraînement. Quand j’arrive ici, je dois faire le vide et me remettre à fond dans le bain. Dans un mois, je passe mon exam’ et après ça ira mieux. J’aurais plus de temps pour le sport. Enfin bon, ce n’est pas une excuse.
Les zones de demain ?
Ça va être encore plus gros, je vais encore beaucoup apprendre, c’est bien. Il y de gros bunny hops et des kickers, le genre de zones qu’affectionne Kenny, dommage qu’il ne soit pas là. Tout cela promet !
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