Tribal Zine aime le Portugal, et ce n’est pas nouveau ! On a déjà eu l’occasion d’aller y tater du cailloux il y a quelques années, et on a été impressionné par le niveau des riders locaux, qui roulaient tous à l’époque sur des Monty 20", par la beauté des quelques spots naturels comme artificiels que l’on y a découvert et par tout le reste : la sympathie de tous ces fous de trial que l’on a croisé (dont un certain Jorge "Mister trial" Ferreira), le soleil, le bon Vinho Verde, la mer, les portugaises, etc...
Le trial portugais a désormais son site web, www.trialportugal.net, un site web de qualité qui couvre toute l’actualité du trial portugais : news, résultats, vidéos, etc... Un site web qui est aussi l’un des organisateurs de la toute nouvelle Coupe de Trial du Portugal. Ces dernières années, le trial a en effet vraiment grossi au Portugal. Jusque-là, il se pratiquait selon les règles Bike Trial, de la Fédération BIU. Mais 2009 marque un tournant décisif dans le développement de la discipline dans ce pays. En effet, après une période sans réelle reconnaissance sportive, le trial sort de l’ombre et est aujourd’hui affilié à la Fédération Portugaise de Cyclisme, et donc à l’UCI (et à son règlement).
Dans ce nouveau cadre se met ainsi en place la première Coupe du Portugal, dont la première épreuve a eu lieu le 22 mars dernier, dans le village de Terras de Bouro. Une épreuve qui a été dominée par Daniel Sousa et par son frère Joao Sousa, qui détient le titre national 2008. Nous reviendrons sur cette épreuve dans quelques jours. Voici maintenant une interview de ce jeune Champion du Portugal, qui nous est proposée par Trialportugal.net. Une interview réalisée le 6 mars dernier, dans laquelle il revient sa dernière saison, son parcours, nous donne sa vision du trial et commente son récent passage sur un Hydroxx 26 pouces.
Quelques éléments biographiques :
- Nom : João Carlos Soares de Sousa
- Date de naissance : 25/06/1987
- Taille : 1m90
- Poids : 88 kg
- Hobbies : moto & vtt-trial
Interview :
Salut Joao, comment t’es venue la passion pour le trial ?
Cette passion m’est venue quand j’avais 6 ans, par l’intermédiaire de mon père, qui pratiquait la moto trial. A l’époque, j’étais encore un peu jeune pour faire de la moto, il m’a donc acheté un Monty. A partir de là, ma passion pour ce sport n’a cessé de se développer.
Quand as-tu participé à ta première compétition ?
C’était en 1997, j’avais 10 ans. L’épreuve avait lieu à Penha, Guimaraes. J’ai couru dans la catégorie benjamins, qui correspond à l’ancienne catégorie initiés. J’ai gagné cette épreuve et remporté le général à la fin de la saison.
De quel type d’aides techniques as-tu bénéficié durant ta carrière d’athlète ?
Malheureusement, le trial est une discipline très récente au Portugal et au début, je n’ai fréquenté aucune école de pilotage. Cependant, l’aide de mon frère, Daniel, et de mon père m’ont motivé et cette motivation m’a permis d’améliorer mon niveau. Plus tard est née l’“Ecole de Trial Jorge Ferreira”, que j’ai fréquenté durant un an. Pendant plusieurs années, j’ai aussi profité des conseils de Hugo Conceiçao, ancien pilote Elite, qui m’ont aidé à augmenter mon niveau.
Qu’as-tu ressenti avec ton titre de Champion national en 2008 ?
Le sentiment est inexplicable car c’est le résultat d’immenses efforts et engagement. Je me suis senti accompli et, surtout, avec plus de responsabilités. J’aimerais d’ailleurs remercier mes parents ainsi que mon frère, qui – bien qu’il soit mon plus grand adversaire en compétition- est mon principal soutien.
Ton frère est ton plus grand rival, comment gères-tu cette situation ?
Je gère ça naturellement. Au-delà d’être mon rival, c’est lui qui me conseille pour franchir les obstacles, ce dont je lui suis reconnaissant. Nous nous entraînons toujours ensemble, nous nous connaissons donc très bien, ce qui est primordial pour offrir le soutien adéquat au bon moment.
Tu as récemment opté pour le 26 pouces. Comment se passe ton adaptation ?
Le passage du 20 au 26 pouces a été une décision mûrement réfléchie entre mon frère et moi. On a fini par changer pour essayer quelque chose de différent. L’adaptation se fait très bien. J’ai reçu l’Hydroxx II en décembre et les entraînements ont été intensifs, de manière à ce que je m’habitue totalement au bike.
D’après ton expérience, quels sont les avantages et inconvénients des deux formats de roues ?
J’ai récemment été confronté à plusieurs reprises à cette interrogation. Le 20 et le 26 pouces présentent chacun du pour et du contre. En ce moment, on assiste à un succès croissant du 26 mais je pense que le 20 pouces connaîtra à l’avenir un regain d’intérêt.
Pour moi, les avantages du 26 sont les suivants : une plus grande aisance pour prendre de la vitesse sur des appels en mauvais état ou pentus ; plus grande facilité pour le tapé. Pour ce qui est des inconvénients, le poids accru, une maniabilité moindre et une plus grande difficulté pour les latéraux. Les inconvénients du 26 sont les avantages d’un 20 pouces et vice-versa.
Que penses-tu de ton Hydroxx ?
Depuis quelques années, Koxx est pionnier dans l’innovation des bikes de trial et l’Hydroxx est le fruit d’une technologie de pointe qui s’est perfectionnée. C’est un vélo au cadre robuste tout en restant léger. Sa géométrie est fantastique, je me suis tout de suite senti bien dessus. J’en suis très content.
Que penses-tu du Bike trial au Portugal ?
Comme je l’ai dit précédemment, le trial est une discipline récente qui mérite d’être popularisée. Pour ça, il faut créer une structure solide capable d’accueillir, d’encadrer et surtout de conserver des pilotes au sein d’écoles. Je dis ça car je pense que le trial nécessite, au début, beaucoup d’engagement personnel et de motivation. Si aucune structure n’est capable d’encadrer les débutants et les athlètes confirmés, ceux-ci peuvent se démotiver et abandonner la discipline.
En ce qui concerne la compétition, celle-ci a connu des évolutions. Ces trois dernières années il y a eu des indoors et des compéts en naturel, ensemble qui plaît aux pilotes. Cette année, le règlement a subi des modifications et je pense qu’elles vont attirer plus de riders et de public. Autre point positif, l’existence d’une compétition à Coimbra, ce qui permet de décentraliser le championnat.
Joao, tu as eu une école de trial mais plus maintenant. Penses-tu réouvrir l’Ecole portugaise de trial ?
Cette école a été en activité pendant deux ans. Mais, faute de temps, mon frère et moi n’avons pu maintenir son fonctionnement. Cependant 2009 sera une année de nouveaux projets, qui sait si l’école ne renaîtra pas !
Quels objectifs pour 2009 ?
La concurrence est toujours plus forte, j’espère accomplir de nouveau de belles choses. Je donnerai le meilleur de moi pour conquérir à nouveau le titre.
Que dirais-tu aux jeunes ?
La pratique du sport est fondamentale pour une croissance et une vie saines. N’hésitez pas à pratiquer !