On continue notre revue du meilleur de la production vtt-trial de la saison 2011 ! On a mis pour vous 7 vtt-trial sur le banc d’essai le temps d’un week-end de riding intensif sur la célèbre base de loisirs de Buthiers, avec dans le rôle des bourreaux cinq pilotes issus de divers horizons, pour cerner de la manière la plus objective possible les caractères de ces 7 spads qui ont marqué l’année 2011.
On va cette fois-ci jeter sur le grès de Buthiers un beau TMS Evo 3 cru 2011, préparé aux petits oignons par le TMS Pro Shop. Là encore, on ne plonge pas non plus dans l’inconnu. Cet Evo 3 aussi, on le connaît bien (Trial Mag’ Zone 43, Crash-test TMS Evo 3 low-cost), avec sa belle ligne courbée et son système de tension de chaîne ingénieux. Un vélo que l’on avait trouvé équilibré et innovant. Cette version "Racing" le remet au goût du jour avec une nouvelle déco’ et un équipement light. Et un team regonflé à bloc par l’arrivée en 2011 des talentueux Nicolas Vuillermot et Yann Dunant qui ont montré à la face du monde que cet Evo 3 marchait toujours très fort. Hé bien, c’est ce que l’on va voir ! Ou pas...
Le félin hybride :
Considérations esthétiques & techniques :
Sur le plan esthétique, cette version "Black Racing" est une vraie réussite, et sa belle robe noire met encore plus en valeur la ligne élégante et racée de ce vélo. On est devant l’un des plus beaux vélos de ce plateau avec une ligne fluide et féline. Une anodisation noire mate pourrait aussi faire un bel effet fait remarquer un de nos testeurs. "Comment faire du neuf avec du vieux" lâche un autre ! Il est vrai que l’Evo 3 fait maintenant partie des classiques, avec sa ligne désormais familière et ses côtes raisonnables (un empattement de 1085mm, des bases de 375mm et surtout un boîtier à +50mm).
On retrouve ces deux caractéristiques de l’Evo qui nous avaient déjà séduites il y a un an. A savoir tout d’abord cet ingénieux système de tension par pattes verticales coulissantes, qui permet un réglage on ne peut plus aisé et un démontage simplissime de la roue arrière. Et ensuite cette protection intégrée au boîtier de pédalier, qui est elle-aussi un très bon concept. Un boîtier de pédalier de 73 par 140 permet d’éloigner la ligne de chaîne du yoke de base et de prévenir tout frottement à l’arrière.


S’il n’y a que la déco’ qui évolue vraiment au niveau du cadre (la longueur des bases a été très légèrement modifiée mais c’est imperceptible), l’équipement a quant à lui été complètement revu et il pioche très largement dans les catalogues de deux autres marques françaises : Bonz et UN. Tel un vélo monté à la carte. Il n’y a au final quasiment plus que le cadre qui est signé TMS : ce beau félin noir est hybride. Mais tout cela est sélectionné avec soin, on a des périphériques de qualité et surtout légers, qui permettent à l’ensemble de plonger sous la barre des 10 kilos. La fourche est la UN du Quark. On apprécie la présence du cintre carbone Bonz, un magnifique produit bien dessiné et fini. On a déjà testé et approuvé les jantes Bonz. On retrouve tout de même un moyeu TMS à l’avant, de très belle facture. A l’arrière on retrouve le moyeu ultra-fin de Bonz, qui enchante la rétine de nos riders. Mais reste à voir ce que cela donne dans la durée tempère l’un d’eux. Mauvaise langue ! Les pédales sont en magnésium. Par rapport à la version classique de l’Evo 3 que nous avions testée début 2010, cette version a fait de très gros progrès au niveau de l’équipement.
On a là un vélo vraiment paré à un usage compétition. Le seul de notre plateau à arborer d’ailleurs un cintre carbone. On apprécie aussi les pédales magnésium. Une grosse déception tout de même : ces poignées en mousse venues d’un autre temps, voire même d’un autre monde, très épaisse et avec une densité très faible. Elles n’ont assurément rien à faire sur un vélo de trial et nous les changerons d’ailleurs dès les premières minutes de l’essai. On met quiconque au défi de rouler avec ça !
Après avoir observé la bête sous toutes ses coutures, il est temps de l’accrocher à la balance pour voir si le régime a porté ses fruits... On peut dire que oui. Les anciennes versions de ce vélo avoisinaient les 10 kilos, celle-ci affiche un très raisonnable 9.46kg. Il faut dire que le cadre n’a pas été allégé, et conserve ces tubes bien balaises en aluminium 7005 qui souffriront sans broncher les pires atrocités. Le prix public de l’engin au moment de notre essai : 1890€.
Quelques vues d’ensemble de l’Evo 3 Black Racing :



Détail de l’équipement :
Cadre | TMS Evo3 long Black Edition |
Géometrie | 1085mm, + 50, 374mm |
Jeu de direction | TMS semi-integré avec coupelle alu et roulement annulaire étanche |
Spacer | UN carbone 20mm |
Boitier de pédalier | TMS Isis 73 x 140mm |
Chaine | TMS demi maillon ultralight |
Manivelles | UN Elitis TR 175mm |
Protection de pédalier | TMS CNC AL7075 |
Roue libre | UN Elitis TR, 96 points d’engagements |
Pédales | Wellgo magnésium |
Pignon | UN 15T à cannelures |
Protection de base | TMS néoprène |
Fourche | UN anodisée grise, longueur de 410mm, déport de 35mm |
Bouchon de potence | UN |
Poignées | UN mousse fine |
Potence | UN 130mm x 25° |
Cintre | Bonz carbone |
Moyeu avant | UN Elitis TR à axe traversant de 9mm |
Moyeu arrière | UN Elitis TR, à fixation cannelée |
Rayons | double-butted noirs |
Fonds de jante | UN |
Chambres à air | Maxxis light |
Pneu avant | Maxxis Lightsply 2.10 (610g) |
Pneu arrière | Maxxis Lightsply 2.50 (820g) |
Frein avant | Magura HS33 2011 |
Frein arrière | Magura HS33 2011 |
Patins de freins | UN |
Quelques vues de détail :














Facile à dompter :
L’essai terrain :
Là non plus, nous ne sommes pas dépaysés. On retrouve les mêmes sensations que sur l’Evo 3 classique que le testing team connaît bien. La stabilité de ce vélo est excellente et surprend les pilotes qui nous accompagnent sur ce nouvel essai et qui découvrent ce vélo. Toute l’équipe est unanime pour dire que cet Evo est assurément l’un des vélos les plus faciles d’accès de cet essai. L’ensemble est très équilibré et le corps reste toujours bien placé, grâce à une position de pilotage parfaite. Cet Evo se laisse dompter dès les premiers tours de roues et dès les premiers franchissements.
Le petit régime qu’a subi ce vélo permet très vite plus de folie que la précédente version. L’avant est beaucoup plus léger, ce qui permet de gagner en maniabilité et aussi en efficacité sur les franchissements. La rigidité de la partie avant est exemplaire : elle retranscrit parfaitement les efforts et permet d’être très précis. La nouvelle fourche UN ne bronche pas. Elle est un ton en-dessous de la Rock, mais elle est en même temps moins "destructrice" pour les bras du pilote. La rigidité est bien là et on ne la prendra pas en défaut, mais c’est aussi une fourche qui absorbe les chocs et c’est un atout. Elle est très agréable à rouler et parfaitement adapté à ce vélo dont la partie avant est très raide. L’équipe se fait plaisir sur les franchissements. Les tapés se font avec une précision millimétrique et on place le vélo sur la roue arrière très facilement. Les pilotes chevronnés peuvent attaquer les gros morceaux de la base de loisirs plus sereinement que sur l’Evo 2010. Mais la cadre n’a pas la réactivité et la légèreté de la nouvelle génération des Sky, Curve et autre Rockman et il faut le pousser et transpirer un peu plus à son guidon pour qu’il donne le meilleur de lui-même sur les très gros mouvements. Il en va de même sur les transferts.
Le pilote "lambda" sera de suite à l’aise pour passer les failles, et se surprendra même à aller planter l’avant assez facilement, car le vélo a d’excellentes aptitudes en la matière. Mais le pro’ se sentira vite beaucoup plus limité que sur ces autres modèles, ou devra du moins un peu plus puiser dans ses ressources physiques.
La stabilité du vélo le rend particulièrement efficace sur les enchaînements de zones comme sur la roue arrière ; son équilibre remarquable apporte un réel confort de pilotage et une sérénité qui permet des placements précis. Un point noir à signaler au niveau de l’équipement : les patins UN nous ont très vite montré leurs limites, et même assez violemment... Le freinage a bien moins de mordant que les autres et un de nos riders chutera même de façon spectaculaire durant l’essai sur une succession d’obstacles en descente. Heureusement, plus de peur que de mal, mais il faut impérativement monter des patins plus efficaces à l’arrière pour exploiter pleinement et sereinement tout le potentiel de ce vélo.
Quelques photos du crash test :









Bilan du crash test :
Pour conclure, on a là un Evo 3 qui s’est assurément bonifié avec le temps et est arrivé à maturité. Un Evo 3 au look ravageur et au niveau d’équipement remarquable qui est bien ce que l’on peut appeler une valeur sûre. Rien de révolutionnaire certes, mais un vélo bien plus léger et plus agréable à piloter que sa version 2010, qui se prend en main dès les premières secondes. Équilibre et stabilité sont les points forts de ce modèle éprouvé, qui s’adresse à un large public, allant du pilote débutant à confirmé. Un bon vélo, qui contentera la grande majorité des riders, mais qui devra encore gagner en légèreté et dynamisme pour aller vers les niveaux de performances de ses concurrents haut de gamme et satisfaire les exigences des pilotes les plus chevronnés. L’Evo 4 développé par l’équipe de Thibaut Marriaux et testé durant tout ce mois de décembre par les top riders du team devrait très vite répondre à leur demande ! En attendant, ceux qui recherchent un vélo costaud, stylé, bien équipé et facile à maîtriser trouveront leur bonheur avec cet Evo 3 Black Racing, qui sera aussi assurément une excellente affaire sur le marché de l’occasion. Car c’est là un vélo qui pour sûr vieillit très bien, avec sa conception robuste.
Pour plus d’infos :
TMS / Bikevision
TMS Pro Shop - [email protected] - +33 (0)4.76.18.29.69