La suite de notre crash-test de la dernière nouveauté de chez Koxx : les Kloud 26 & 20 ! Des bikes à la géométrie "grand public" et à l’apparente discrète, qui cache de beaux atouts, comme une remarquable architecture, faisant appel à de nombreux tubes hydroformés bien travaillés et un poids plume (voir Crash-test Koxx Kloud 1/3 - Les nuages à la jumelle !).
Il n’en fallait pas plus pour nous donner envie d’aller plus loin et de prendre la direction des zones... Notre équipe de riders, aussi joyeuse que complémentaire, va tout vous dire sur le comportement de ces petits nuages bleus. Orage annoncé sur les rochers de Buthiers. Nous nous intéressons tout d’abord au plus gros nuage, sur lequel un certain Gilles Coustellier a passé une partie de l’hiver ! Crash-testeurs : Tom’ Francisco, Djoul Parent, Nico’ Vallée, Greg’ Soignon, Jebegood / Photos : Antoine Prouteau.
Premières impressions... C’est long !
Nos pilotes commencent à tâter doucement du rocher au guidon du Kloud 26. Les leviers 4 doigts les mettent tout de suite à l’aise, un détail certes, mais qui a son importance. "Dieu que c’est long" s’exclame-t-on rapidement. La longueur de ce vélo se fait clairement sentir dès les premiers tours de roues : elle n’est pas compensée par la hauteur du boitier comme sur le Sky et l’ensemble est moins vif sur les pivots.
La position de pilotage est perfectible : il faudra au minimum ôter toutes les cales pour avoir une position plus naturelle, voire changer la potence pour quelque chose de plus court type 130/140mm. Sur notre vélo d’essai, nous avons deux cales, que nous ne pourrons pas enlever en cours de session avec ce type de potence coupée de biais.
La longueur du vélo pénalise un peu sur les premiers enchainements techniques qui s’offrent à nous, mais elle a en revanche l’avantage de permettre de suite d’aller taquiner de belles marches ; dès que l’on a le champs libre devant l’obstacle et de la hauteur, ce vélo fait mouche de suite constate d’emblée l’un de nos élites ! On appuie fort sur les manivelles pour tester la rigidité de la partie centrale : c’est du béton, cela ne bronche pas. Mais par contre ces manivelles ne sont pas décidément pas au niveau des anciennes Try-All forgées ; on est revenu là sur quelque chose de plus traditionnel et le pilote qui appuie fort pourra sentir que cela se tortille un peu, surtout sur un cadre qui a une telle rigidité au niveau du boitier !
Nous constatons aussi rapidement que le rendement au coup de pédale est excellent, et le vélo se met facilement en roue arrière. Et une fois sur la roue arrière, on retrouve les sensations que l’on avait sur un Sky... Ce vélo offre d’emblée un très bon niveau de performance en pilotage roue arrière.
Bref, notre équipe sent de suite que ce Kloud a du potentiel, et elle continue avidement ses investigations sur le grès de Buthiers...
... Mais c’est bon !
Les choses sérieuses commencent et les franchissements s’enchaînent. Le boitier bas facilite les choses comparé à un Sky à +7cm et ce vélo permet de taper ou d’enrouler facilement de belles marches. Et puis pour cela, les marches vous le diront... "Plus c’est long, plus t’es bon !" Nous constatons aussi que le vélo conserve de bonnes aptitudes sur les plantés. Le boitier moins haut pourrait faire penser le contraire, mais non : la rigidité impressionnante de la partie avant compense bien. Et sur les crochetages ? Si le vélo n’est pas aussi vif au départ qu’un Sky du fait de son boitier moins haut, il renvoie fort une fois que l’on est sur le haut de l’obstacle. Le coude du tube diagonal apporte un peu plus de garde sur l’obstacle, ce qui peut s’avérer avantageux sur certains statiques où l’on doit vraiment aller chercher l’arête avant d’envoyer. La fourche montre ses limites à nos élites sur une série de gros deux-coups : elle a une souplesse qui pourra pénaliser les pilotes les plus expérimentés qui vont chercher de la marche XXL. Quelque chose de plus raide permettrait sans nul doute de pouvoir pousser encore plus loin les aptitudes de ce vélo pour tous les mouvements sur l’avant ! On imagine ce que cela pourrait donner avec une fourche carbone...



Nos élites envoient ensuite une série de beaux transferts, et notent que ce vélo pousse plus à envoyer les grosses failles sur l’arrière que sur l’avant, mais le poste de pilotage y est peut-être aussi pour quelque chose.
Sur les enchaînements, ce vélo est royal, bien plus facile à emmener qu’un boitier ultra-relevé, qui est quant à lui plus exclusif et s’adressera surtout à des compétiteurs avertis évoluant sur du rocher rapporté et du gros artif’. Le vélo se montre d’une stabilité à toute épreuve ; alors qu’un +7 et même parfois un +6 a tendance à éjecter le pilote de l’obstacle en cas d’erreur de positionnement, ce vélo pardonne au contraire les approximations et permet d’enchaîner sereinement les obstacles. Là on a un vélo bien plus polyvalent et qui permettra au plus grand nombre de s’exprimer. Allez hop, traçage de zones bien techniques avec de nombreuses inversions, pour pousser encore un peu plus loin notre analyse... Cet engin est un véritable régal et l’on retrouve des sensations oubliées avec les bikes typés UCI d’aujourd’hui. Seule la position trop longue bride les sensations sur certains passages vraiment étriqués, où sa longueur est parfois difficile à gérer. Une position plus adaptée le rendrait certainement beaucoup plus « joueur »... Et dès qu’il faut se mettre sur la roue arrière pour enchaîner les rochers, confirmation de ce que l’on disait plus haut, le bike se montre stable et précis.
Notre bilan
Globalement, ce Kloud 26 est une bonne surprise ! Nous avons découvert un vélo de la même trempe que le vtt-trial champion du monde, un vrai haut de gamme avec le souci du détail qui va avec et une belle architecture faisant appel à de nombreux tubes hydroformés bien agencés. Koxx a ajouté à son catalogue un vélo complémentaire au Sky : bien moins exclusif, ce vélo rigide et performant pourra séduire un large panel de compétiteurs, allant du compétiteur « Régional » qui recherche une monture stable et efficace jusqu’au compétiteur « Elite » qui veut un engin performant sur les rochers. Toutefois il aurait gagné à être proposé dans les 1085mm annoncés, empattement médium qui aurait été plus conforme à sa vocation et l’aurait rendu encore plus facile d’accès et plus joueur en zones. Cela sera corrigé rapidement : le centimètre supplémentaire vient du déport de cette série de fourche, qui est de 45mm au lieu de 35mm. Le prix de vente gagnerait lui-aussi à être revu à la baisse : proposé à 2000€, sans périphériques titane ou carbone, la facture est un peu trop élevée à notre goût !
Pour plus d’infos :
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