L’équipe de Tribal Zine a mis sur le banc d’essai de Buthiers les 7 vtt-trial du moment ! Parmi eux, la dernière nouveauté en date et troisième mouture de l’Ozonys Cannibal, qui garde son look très trash et se met au goût du jour, avec une douille de direction ajourée, un cadre allégé et des pattes horizontales. Sans pour autant céder à la tendance actuelle qui est au réhaussement du boîtier de pédalier : ce méchant garçon a un cœur tendre et garde sa géo’ très sage. On a découvert et testé avec d’autant plus d’intérêt cette nouvelle version que le V2 est déjà passé fin 2009 entres les gros mollets de nos testeurs (Trial Mag’ Zone 43). Il nous était apparu comme "une valeur sûre". Pour résumer en deux mots ce qui ressortait de cet essai : ce Cannibal, c’était "la force tranquille", un vélo rigide au comportement homogène. Comment a-il évolué ?
Le bad boy light :
Considérations esthétiques & techniques :
Nous découvrons donc aujourd’hui la troisième version de ce dévoreur de zones, arrivée il y a seulement deux mois sur le marché. Point de gros changement esthétique à première vue : le cadre conserve une belle ligne classique, radicale, et une décoration dans le même esprit que la précédente version. On ne s’en plaint pas ! Ce "bad boy" n’a pas la discrétion d’autres modèles de notre plateau : c’est un vélo qui ne passe pas inaperçu, avec sa finition noire - désormais finement anodisée - et le gros sticker trash qui orne le haut de son tube supérieur. Une petite touche de vert fluo vient maintenant y apporter un peu de fun. Graphiquement, c’est un travail de qualité. Le cadre inspire toujours autant confiance avec ses gros renforts placés aux zones de contraintes. Les deux tubes de selles en V sont encore là pour rigidifier la partie centrale, qui adopte désormais un nouveau yoke inférieur massif et creusé, qui rappelle celui des XR. Tandis qu’à l’avant les deux tubes principaux se fondent maintenant presque en un seul tube sur la partie avant, un peu dans la lignée d’un Curve. Une large soudure est là pour les solidariser.


Notre regard se porte sur l’avant de la bête : le cadre va dans la tendance actuelle en adoptant une douille de direction ajourée, qui est même beaucoup plus largement percée que les autres vtt du test. Cela donne un look plus "racing" à l’ensemble. Au niveau de la fourche, on retrouve un produit qui est bien connu et qui est fiable : la fourche Trialtech Sport HS33. Le jeu de direction est semi-intégré, ce qui est un bon point. Notre attention est d’emblée captée par le beau moyeu Bonz avant très fin, très racé et remarquablement fini, avec une belle anodisation. Un produit magnifique. Le rayonnage est droit, mais cela ne nous perturbe bas : cela reste bien rigide et cela ne bouge pas.
On reste aussi bouche bée devant le moyeu Bonz arrière, qui est tout aussi beau et bien travaillé, avec un corps lui-aussi très fin. Au niveau de la partie arrière, exit le concept de géométrie variable, qui au final n’apportait pas grand chose et un système de tendeur de chaîne qui nous avait montré ses limites : on retrouve des pattes horizontales tout ce qu’il y a de plus classique avec des escargots. On note une excellente chose en ce qui concerne les appuis de ces escargots : la butée n’est pas soudée mais se fait sur des vis que l’on peut changer et une fois qu’elle sont usées. Bien vu. Au niveau de la géométrie, on retrouve grosse modo les côtes raisonnables du V2 en position médium une fois la chaîne tendue. On se penche sur les autres composants puisés dans la gamme Pro Lignt de cette nouvelle marque au nom qui claque, développée par l’équipe de Bruno Arnold : Bonz. Les jantes largement percées en carré qui nous rappellent les Viz de l’ancien modèle, qui d’ailleurs nous avaient apporté pleinement satisfaction. Les pédales sont de type plateforme, avec un nouveau design très réussi, et leur accroche est surprenante. A noter qu’elles sont livrées avec des picots de rechange et une petite clé pour les démonter. Certains pilotes pourront leur reprocher un petit manque d’appui sur l’extérieur du pied, de par leur forme biseautée. Rien à redire sur la potence forgée, aux côtes parfaites pour ce vélo à +40mm. C’est autre chose qui nous interpelle au niveau du poste de pilotage : on a un guidon très relevé, de type guidon de street.
Voilà qui est étonnant mais on note de suite la très bonne ergonomie de ce produit. La petite protection de pédalier en alu est ajourée finement, et c’est là-encore une belle pièce travaillée avec soin. Notre attention se porte sur la partie arrière du vélo. On retrouve des patins verts sur supports plastiques qui nous ont surpris dès les premiers tours de roues et se révèleront performants durant ces deux jours de tests : il s’agit des nouveaux Bonz. L’épaisseur de gomme est beaucoup plus réduite que des patins classiques, mais l’efficacité est au rendez-vous avec un bon mordant, même sous la pluie. Tant qu’on est au niveau du freinage, on se penche sur les Magura 2011 qui équipent ce vélo, et que l’on retrouve sur la plupart des autres modèles. Le toucher est un peu plus spongieux que les anciens modèles et le réglage moins aisé, et s’effectue via une vis de réglage insérée sous le levier qui est difficile à sortir. Les leviers courts choisis par Bruno Arnold permettent d’avoir un freinage un peu plus franc. Au niveau du train de pneus, on retrouve des Maxxis High Roller Light à tringle rigide, qui sont de bons produits : leur carcasse assure une bonne tenue et un bon rebond, ils sont légers, et aussi très adhérants avec leur gomme tendre. Ils répondent toujours présents, même sur les petits enchaînements techniques en dévers. Allez, on va soumettre ce bel engin au verdict de la balance. Le régime du Cannibal a-t-il porté ses fruits ? Assurément ! Avec les 9 kilos qu’il nous affiche à la pesée, ce Cannibal 3 a perdu pas moins de 400 grammes par rapport au 2 ! Le prix de vente quant à lui ne flambe pas pour autant et reste dans les tarifs haut de gamme actuel : 1799€ pour cette version full HS 33.
Quelques vues d’ensemble du Cannibal 3 :




Détail de l’équipement & géométrie :
Cadre | Cannibal V3 en aluminium 6061 T6 |
Fourche | Trialtech Sport HS 33 |
Potence | Bonz Pro Light 130mm x 25° |
Jeu de direction | Bonz Pro Light semi-intégré renforcé |
Cintre | Bonz Pro Light 720mm |
Poignées | Mousse |
Frein avant | Magura HS 33 |
Frein arrière | Magura HS 33 |
Patins | Bonz verts |
Manivelles | Trialtech Sport forgées 175mm |
Pédales | Bonz Pro Light en aluminium 6061 CNC |
Roue libre | Bonz Pro Light 18 dents |
Protection de roue libre | Bonz Pro Light en aluminium 7075 T6 |
Pignon | Bonz Racing 15 dents cannelé en aluminium 7075 CNC |
Jante avant | Bonz Pro Light 32mm / 28 trous, évidements rectangulaire |
Jante arrière | Bonz Pro Light 47mm / 32 trous, évidements rectangulaire |
Moyeu avant | Bonz Pro Light 28 trous |
Moyeu arrière | Bonz Pro Light 32 trous cannelé en aluminium 7075 |
Têtes de rayons | aluminium anodisées noirs |
Pneus avant | Maxxis High Roller Light 2,2 gomme 42a |
Pneu arrière | Maxxis High Roller Light 2,5 gomme 42a |
Rayons | butted 2/1.6/2mm anodisés noirs en aluminium 7075 |
Fonds de jantes | blancs ou noirs |
Empattement | 1075mm |
Longueur de bases | 378mm |
Hauteur de boîtier | +40mm |
Quelques vues de détail :











Un sportif tout public :
L’essai terrain :
Passons à l’essai proprement dit de ce Cannibal light. Tout le monde est unanime pour reconnaître que l’on se sent tout de suite bien sur ce vélo. La position haute est en effet très agréable et confortable, et elle met de suite le pilote en confiance. La sensation de légèreté est immédiate, surtout en comparaison avec l’ancien modèle qui était plus lourd de l’avant. On retrouve les bonnes sensations que l’on avait au guidon du Cannibal 2 : on a un ensemble très rigide et fort bien équilibré. La légèreté du cadre et de l’équipement couplé à un poste de pilotage mieux pensé lui confèrent une maniabilité accrue qui le rendent beaucoup plus ludique et facile à emmener. La mise en roue arrière est prompte et l’ensemble étonne par sa vivacité : la réactivité au coup de pédale est impressionnante. A tel point que certains d’entre nous sont persuadés d’avoir un développement de 18 par 16. Mais que neni, on a bien recompté toutes les dents et il n’en a perdu aucune... On est bien sur un classique 18 par 15 !
Allez hop, direction les grosses marches. Le Cannibal se montre de suite docile en tapés comme en latéraux, et a indéniablement gagné en efficacité sur ces deux mouvements. Le vélo est très dynamique aussi sur les deux-coups et la potence relevée permet de bien renvoyer l’arrière. Mais le pilote qui recherche la performance pure devra sans doute revenir à un cintrage plus classique pour gagner en précision. Il faut reconnaître aussi qu’une géométrie restée "traditionnelle" confère à ce vélo moins de fougue en franchissement que d’autres plus relevés et qu’il faut engager un peu plus dans les marches. Mais elle a le mérite d’être beaucoup plus facile d’accès et se laisse dompter plus facilement.
Là où ce Cannibal va vraiment nous surprendre, c’est sur les transferts. Sur les failles en roue arrière, le rendement du coup de pédale est phénoménal : ce Cannibal envoie très fort ! Il se révèle aussi d’une efficacité redoutable sur les transferts en roue avant : on plante vraiment bien sur l’avant. Très bien même ! Le cintrage du guidon permet de porter rapidement tout son poids sur la potence et ainsi d’avoir de super sensations. Nos testeurs s’en donnent à cœur joie.
On se taille ensuite quelques zones pour apprécier le comportement de la bête sur les enchaînements. La rigidité impressionnante de l’ensemble rendent ce vélo exigeant sur le plan physique, mais aussi très efficace et précis sur les placements et donne un vélo extrêmement réactif. Il répond au quart de tour quand on lui demande d’envoyer. Cette rigidité est d’ailleurs la marque de fabrique d’Ozonys : elle est impossible à prendre en défaut et on est sur un vélo clairement pensé pour la compétition, pour la zone ! Un vrai sportif quoi.
Quelques photos du crash test :












Bilan du crash test :
Ce bon élève au look de méchant garçon s’est indéniablement bonifié avec le temps. L’ensemble reste homogène mais a maintenant un vrai caractère, se montrant même très surprenant sur certains mouvements. On a là un vélo sur lequel on trouve tout de suite ses marques pour taper de la marche, surtout en roue arrière avec sa position relevée, et aussi pour planter de l’avant. Ce Cannibal 3 s’adresse assurément à un large public : il vise surtout le grand public, le gros des compétiteurs, les pilotes qui recherchent un vélo ultra-maniable et polyvalent, qui est à la fois joueur et performant. Le bike plaisir quoi, mais qui reste bel et bien de par sa conception et son équipement pointus un vélo de compétition pur et dur. Le pilote qui aimait le Cannibal 2 sera assurément comblé par cette nouvelle version masterisée sur tous les plans. Ce V3 est un vélo performant, light et fait pour durer, pour se faire plaisir, qui pardonne les erreurs de pilotage.
Pour plus d’infos :
Ozonys - [email protected]
Sphère Bike - [email protected] - 06 83 67 66 77