C’est une nouveauté très attendue qui nous est présentée aujourd’hui par TMS ! Le boss Thibaut Marriaux nous dévoile les premières images du successeur de son Evo 4, le compétiteur haut de gamme de la marque présent sur les zones depuis deux ans (voir notre essai Crash test de l’Evo nouvelle génération).
Il va encore se bonifier avec cet Evo 5, pour le moment encore à l’état de prototype (mais plus pour très longtemps !), qui amène toute une série d’améliorations. Qui portent sur le système de tension de chaîne dont on avait déjà pu apprécier l’efficacité, mais aussi sur la structure du cadre qui est rigidifiée pour accroître la puissance au coup de pédale comme au freinage. Cette 5ème évolution garde la ligne courbée caractéristique de son prédécesseur et voit sa déco évoluer avec un joli mix d’alu poli façon Evo 3 et de tons noir/jaune façon Evo 4.
Nous avons demandé à Thibaut himself de nous la présenter en détails et avons évoqué avec lui les autres actus de la marque. Nous lui avons demandé au passage pour nos jeunes lecteurs de nous retracer les grandes lignes de son parcours, lui qui est présent sur la scène du trial de compétition depuis plus de 20 ans et a connu les premières heures du vtt-trial. On en profite pour lui souhaiter un joyeux anniversaire !!! Photos : Melvin Llhaute (Evo 5), Antoine Prouteau (Alex Rudeau), TMS.
Tribal Interview
Avant de parler de cet Evo 5 que tu nous présentes aujourd’hui, quelques mots sur ton parcours pour les plus jeunes ! Tu es là depuis les premières heures du vtt-trial, l’époque de feu Bruno Fernandez, et même avant, les grandes heures du bike trial en 20’’... Tu courrais avec les Vinco, Girard, Arnold, Caisso, etc...Tu as développé ce Vario Tibo XL sur lequel tout le monde a roulé dans les années 90, puis il y a eu l’aventure MBK, les shows TMS et puis ta propre marque TMS. L’aventure TMS continue aujourd’hui, « Super Mario » est toujours dans le jeu, toujours à fond !
Oui effectivement cela fait un moment que je suis sur les zones, j’ai commencé le trial à l’âge de 14 ans et j’en ai 37, et cela fait bientôt 22 ans de pratique ! Voilà qui ne me rajeunit pas ! J’ai fait de la compétition pendant 10 ans, décroché des titres de champion de France, d’abord de vélo trial, puis je suis passé au vtt-trial, j’ai été champion du monde par équipe en élite. J’ai commencé en 20 pouces sur un Monty, puis j’ai décroché mon premier vrai sponsoring avec Vario Bike, où j’ai développé la gamme trial TIBO 20 et 26. Puis je suis parti chez DBR Diamond Back où j’ai travaillé pendant 6 mois au Bureau d’Etudes en Californie. J’ai côtoyé Hans Rey, Ryan Leech c’était vraiment des bons souvenirs. Puis j’ai roulé pour Cannondale pendant 1 an et c’était juste énorme d’être dans le plus gros team de VTT au côté d’Anne Caroline Chausson et de Cédric Gracia. Cela m’a ouvert les portes sur de gros contrats pour les démos comme le Tour de France et le Tour de Suisse. Je suis alors rentré chez MBK où tout a commencé pour ma société, je concevais la gamme trial de A à Z et eux finançaient la production, je faisais ce que je voulais ! J’avais un sacré team avec Gilles Coust, Aurél’ Fontenoy ,Yohan Triboulat, Bruno Arnold, etc. Ils sont tous passés chez moi. Dans le même temps, je faisais beaucoup de démos de trial, j’ai été un des précurseurs en terme d’équipements et structures de shows, je faisais jusqu’à 60 dates pas an. Le décès brutal de Bruno Fernandez le sélectionneur de l’Équipe de France nous a tous choqué et je n’en revenais pas. Il avait souhaité que je le remplace dans ses fonctions, ce que j’ai fait pendant une année, mais mon emploi du temps et mon BF3 ne m’ont pas permis de continuer, en tout cas ça été une super expérience ! Puis un jour MBK a déposé le bilan et la marque TMS est née !
Un beau parcours, que de souvenirs... Aujourd’hui un nouvel Evo qui arrive pour 2014, une excellente nouvelle, en version 20, 24 et 26 ?
On ne va sortir que le 26 dans un premier temps, comme on l’avait fait pour l’Evo 4, prendre le temps de tester le vélo, et après on le déclinera en 20’’ dans la foulée quelques mois plus tard. Mais pour le moment, nous recevons donc ce prototype final de l’Evo 5 qui va être testé à fond avant l’arrivée du modèle de série.
Qui arrivera quand ?
Nous venons de recevoir les prototypes et nous allons tester les vélos à fond pendant un ou deux mois avant de lancer la production. Nous ne nous lançons pas dans l’inconnu avec ce vélo, c’est une amélioration de notre Evo 4 qui était déjà très fiable, mais nous allons tout de même prendre le temps de le tester à fond, et ne pas nous précipiter. Avant de lancer la prod’ qui arrivera dans quelques mois...
La géométrie ?
Nous restons sur les grandes lignes de notre géo de l’Evo4, c’est à dire 1085mm, +63mm de hauteur de boitier et 373mm de longueur de bases, un angle de direction de 72,5°... Empattement donné avec un déport de fourche standard de 40mm. Voilà donc nous restons sur la géo’ de l’Evo 4...
Freinage hydraulique sur jante bien sûr ?
Oui, l’Evo 5 est toujours un bike racing full HS 33 !
Tu nous as parlé d’un nouveau tendeur de chaîne, c’est une particularité TMS, et le système de l’Evo 4 était déjà quelque chose de très efficace et intéressant... Il évolue donc ?
L’un des principaux changements porte effectivement sur notre tendeur de chaîne qui est complètement repensé et revu. C’est notre marque de fabrique, et nous avons voulu encore l’améliorer, le « compacter », le fiabiliser encore. On garde le même principe mais il change radicalement. Le système est plus léger, plus compact, plus solide. Le nouveau tendeur est en deux partie serrage, avec un serrage par deux vis de type M6, dont celle qui assure le serrage de la roue.
La douille de direction reste la même, tu ne fais pas le choix d’augmenter par exemple le diamètre de tube et de roulement ?
Oui pas de changement de ce côté-là, toujours la même douille avec son ajourage caractéristique et nous restons sur le même diamètre tout simplement parce que les diamètres de fourche restent standard. D’un point de vue mécanique cela se tient tout à fait et il serait en effet très judicieux de passer à un diamètre supérieur, mais il faut que les standard de fourche suivent en conséquence, sinon cela n’a aucun intérêt. S’il faut utiliser un cône réducteur, tu n’y gagnes rien. Nous restons donc conforme au standard actuel.
Le cadre évolue par contre dans sa structure … Il avait la particularité d’être plus « souple » que les autres compétiteurs haut de gamme du marché, au niveau du hauban, et cet Evo 5 amène plus de rigidité ?
Nous avons essayé effectivement d’être un peu plus rigide sur la partie arrière, où effectivement l’Evo 4 était un peu léger. Nous avons ainsi augmenté le diamètre des tubes des haubans, et il y a un gros travail qui a été effectué sur cette partie-là. Nous avons aussi élargi le « tube de selle » pour optimiser encore la rigidité du cadre. Et nous avons pu à la fois optimiser la rigidité et le poids ! A présent, place au test de ce nouvel Evo, sur les zones, avant le lancement d’une première prod’ de 60 cadres. Ce sont les frères Yann et Loïc Dunant qui vont s’y coller et valider ce produit avec nous. Nous avons aussi Ludovic Hemmery que vous connaissez bien qui va nous aider aussi pour le testing. Nous recevons aussi un proto 24 trial que je vais tester personnellement.
Très bien ! Et puis donc bien sûr il y a cette nouvelle finition très réussie, très racée, on aime beaucoup...
Oui vous avez vu, du bon boulot signé Yann Dunant ! Nous sommes sur de l’alu brossé comme sur l’Evo 3 avec une partie noire plus comme l’Evo 4... Un joli mix, on reste toujours sur ce contraste noir et jaune vers lequel on avait été les premiers à se diriger avant que cela ne devienne une grosse tendance... Nous étions un peu plus sobre sur l’Evo 4 et nous nous affirmons un peu plus avec cet Evo 5 !
Au niveau de tes pilotes, Nicolas Vuillermot a donc changé de « camp » mais le reste de l’effectif reste à tes côtés, avec quelques jeunes et féminines qui tournent fort !
Oui les Dunant restent chez TMS, tout comme Alex Rudeau, qui a fait une grosse saison internationale l’an dernier, Jordy Védère roule toujours aussi sous nos couleurs, et puis il est rejoint en 20’’ par Nicolas Fleury, un jeune très doué, sympathique et motivé, que nous sommes très contents d’accueillir ! Nous avons aussi bien sûr la Belge Perrine Devahive, qui pointe au second rang du classement UCI féminin. J’étais en pourparlers avec deux-trois pilotes élites 26’’ qui tournent fort, mais j’ai préféré rester raisonnable cette saison, y aller tranquillement, mettre la priorité pour cette saison sur le développement de notre nouvel Evo. Je poursuis bien sûr le team « co factory », et par contre je vais mettre plus de moyen dessus cette saison. Nous en reparlerons plus tard quand arriveront les Evo 5, mais il y a déjà pas mal de pilotes qui nous rejoignent dans le team co...
Ok formidable, bravo pour la nouvelle recrue franc-comtoise, très bon choix ! Il y a aussi bien sûr ce jeune qui monte, qui monte, et est certainement promis à un bel avenir : Arnaud Janin !
Oui bien sûr Arnaud est toujours avec nous. Cette année nous restons aussi sur la même base au niveau de notre « team », nous ne prenons pas de risques, et je préfère améliorer les conditions de ce team de base plutôt que d’aller miser ailleurs. C’est un team soudé, qui a une bonne image, très présent sur le circuit français, sur le circuit rhônalpin, c’est une de nos forces !
Un team très présent sur les zones françaises, mais aussi sur la scène street, avec Léo « Mac »Nobile qui reste bien sûr toujours à tes côtés !
Oui Léo reste toujours avec nous et nous avons beaucoup de projets ensemble, avec bien sûr cette « Purple Edition » qui est là et plein d’autres choses qui viendront pas la suite !
La trot’ & le BMX restent également toujours très présents au TMS Urban Shop ?
Oui tout à fait, nous restons toujours très présents sur ces deux secteurs, important pour faire tourner notre boutique au quotidien, et nous toujours cette spécialisation dans la trot’ freestyle, qui est vraiment un truc à essayer !
Le mot de la fin ? Peut-être sur la discipline en général, ta vision du trial actuel ?
Je souhaite que le trial continue toujours à aller de l’avant, c’est un sport magnifique, et parfois l’on voit des clubs qui s’effondrent quand un passionné y tire sa révérence ! Le trial de compétition est dynamique, il a fait d’énormes progrès durant ces dernières années, il bouge, mais il reste fragile. Je pense que le phénomène street trial a été quelque chose de très positif et a amené beaucoup de jeunes dans le trial, et même le trial pur. Les deux ne doivent pas être opposés, les deux disciplines sont très complémentaires. Le street trial, ce n’est pas plus facile, c’est même d’une certaine façon encore plus dur, car il faut maîtriser le trial, et en même temps les figures de bmx. C’est une pratique qui est venu démocratiser un peu plus le trial, le rendre un peu plus « fun » notre sport. Et c’est très bien, il avait besoin de cela ! Vive le trial sous toutes ses formes, merci et à bientôt !!!
Photos Evo 5
D’autres vues de l’Evo 5, par Melvin Llhaute !