Taras "Mixmaker" Filatov, un rider russe qui vit à Krasnoiark en Sibérie et qui est notre correspondant privilégié dans ce pays, a parcouru plusieurs milliers de kilomètres cet été pour assister au grand rendez-vous annuel du calendrier trial, les Championnats du Monde, qui avaient lieu cette année en Suisse à Champéry. Mais l’évènement n’a pas été à la hauteur de ses attentes, et ce spectateur averti dresse le même constat que les pilotes en course : ce mondial était décevant et le trial n’y jouissait d’aucune considération de la part de l’organisation, bien plus occupée par les autres disciplines du vtt. Ce fut tout de même l’occasion d’un formidable voyage. Il nous raconte tout cela en détails et en images. Allez hop, on va voyager un peu avec Taras et sa femme ! Vous pouvez retrouver sa vidéo par ici : Les Championnats du Monde de Champéry by Mixmaker.
Hé bien, je vais vous raconter comment j’ai vécu ces championnats du monde. Cela faisait longtemps que je rêvais d’assister à un mondial, mais à chaque fois ils étaient organisés bien trop loin : l’an dernier au Canada, l’année précédente en Australie, etc... Alors quand j’ai su qu’ils étaient organisé à Champéry, j’ai décidé d’y aller. Nous avons préparé ce voyage dès le début de l’année. Moi et ma femme avons obtenu des visas Shengen lituaniens, car c’est très très dur vorie impossible d’obtenir des visas pour d’autres pays. Nous avons réservé un hôtel près de Champéry sur la très belle place Champoussin à environ 1200 mètres d’altitude. Mais je ne souhaitais pas seulement assister au mondial, je voulais aussi faire une belle vidéo de l’évènement. Pour faire de bons plans, il me fallait être à l’intérieur des zones, mais c’était impossible sans une accréditation officielle de l’UCI. Je m’étais au préalable enregistré sur le site de l’UCI et on m’avait informé que je devais confirmer mon souhait d’être accrédité quelques jours avant les compétitions. Mais quand le temps de la confirmation est venu, j’ai essayé d’accéder en vain à mon compte UCI. Et pas la moindre information pour savoir où et comment confirmer mon accréditation. J’ai trouvé le site officiel des compétitions de Champéry, mais il n’y avait que quelques e-mails de personnes inconnues. J’ai écrit à tous ces e-mails et attendu une réponse deux jours, trois jours... En vain ! Après j’ai écrit à quelques personnes qui pourraient me renseigner. Après un certain temps, j’ai enfin eu une réponse du Bikepark, l’organisateur de ces compétitions et ils m’ont répondu quelque chose comme "Désolé, nous avons changé le site et système d’accréditation. Après j’ai réussi à obtenir les informations de la part de Tribalzine, qui m’a donné l’adresse directe pour les accréditations, j’ai rentré mon compte et mot de passe mais cela m’a répondu "désolé, vous devais vous réenregistrer". Je l’ai fait, mais c’était trop tard, la date limite de confirmation d’inscription était dépassée. C’était trois jours avant les compétitions. Je n’avais donc pas d’accréditation UCI. Nous avons quand même commencé notre voyage. La première ville européenne où nous nous sommes arrêtés est Prague. On est arrivé tôt le matin et on s’est promené tout le jour et une partie de la nuit en attendant de prendre notre bus pour la capitale bavaroise, Munich.








Puis nous avons pris un bus pour Munich, où nous avions déjà réservé une voiture. Mais quand nous sommes arrivés à la frontirèe entre la République Tchèque et l’Allemagne, un policier allemand m’a demandé ce que nous faision en Allemagne avec un visa lituanien. "Vous devez aller en Lituanie". Je lui ai répondu : "Il n’y a pas de vols directs de Russie en Litunanie. C’est pourquoi nous sommes ici nous sommes sur le chemin de Vlinius. Et je peux vous montrer les papiers de location de véhicule." Il m’a dit "Je ne crois pas que cela soit possible." Finalement, il nous a rendu nos passeports et nous a tout de même laissé passé." Nous sommes parti chercher notre voiture de location à Munich, une Ford Fiesta quasi-neuve avec 5000km au compteur, un petit moteur qui n’est pas des plus agiles, mais plein d’électronique et tous les autres charmes de la civilisation. On est passé devant l’usine BMW / Mini. La ville en elle-même n’est pas très belle.




Nous avons pris la route en direction de la Suisse. Les montagnes se profilent enfin et on arrive en Autriche. Le pavot pousse tout seul là-bas. On fait une halte au Lac de Constance puis à Brégence.





On traverse le Rhin qui sépare l’Autriche et la Suisse.
Et là, on découvre un pays merveilleux. Qu’est ce que c’est beau ! Les Alpes Suisses, c’est une des plus belles choses que je n’ai jamais vu !









Le lendemain, arrivée à la station de ski de Champoussin.
Nous nous rendons sur le site de la compétition : Champéry - Grand Paradis. 50 minutes de marche et nous voilà à destination. L’entrée au site est payante, à hauteur de 25 francs pour les deux jours par personne. Mais cela comprend la télécabine et puis on en revient avec plein de souvenirs et les partenaires de l’évènement (Scott, Dainese etc...) distribuent des cadeaux.






Les zones m’ont impressionné : à première vue, c’est massif et ça a l’air vraiment dur.
Pendant ce temps se déroule la qualification junior de descente.
Notre illustre Irina Kalentyeva (au fond), Championne du Monde 2007 et 2009.
L’arrivée de la sélection espagnole.
La zone d’échauffement est mise dans un coin, à l’écart de tout. Un peu du genre "Les enfants vous pouvez jouer ici et ne venez pas déranger les adultes quand ils travaillent".









J’ai demandé à Carles Diaz, à Laszlo Hegedus et Aurélien Fontenoy ce qu’ils pensaient des demi-finales. Ils ont répondu la même chose : ce furent des courses vraiment étranges, un parcours de qualification vraiment trop facile. Mais quelque chose de plus étrange encore : le trial était vraiment mis à l’écart du Mountain Bike. D’ailleurs il était bien écrit sur les écrans géants de la compétition : Championnat du Monde de MTB et de Trial. Il n’y avait la moindre attention portée par les organisateurs aux compétitions de trial. Les compétitions se déroulaient dans une sorte de réalité parallèle. Elles ne figuraient même pas dans le programme commun. La distance entre les zones était énorme. Cela n’aurait pas été grave s’il n’y avait pas des milliers de spectateurs. C’était vraiment dur pour les sportifs de traverser toute cette foule durant les qualifications. En Russie, une telle situation ne pourrait pas exister. Quand nous organisons des compétitions, nous faisons tout pour que les interzones soient confortables. On aurait dit que l’UCI avait tout fait pour oppresser le trial. C’est vraiment triste ! J’ai essayé d’obternir une "accréditation de dernière minute", mais ils m’ont regardé bizarrement et m’ont dit que ce n’était pas possible. Le premier jour des finales, j’ai filmé un peu l’échauffement des 20" et un peu la compétition. Mais comme je n’avais pas d’accréditation, je n’ai pas pu faire de prises de vues de bonne qualité en dehors des zones.
Quatre screens de la première vidéo.




Retour à Champoussin.
Les attribut de l’accréditation : une veste spéciale et un badge. J’avais dans mon sac un t-shirt de la même couleurs sur la veste de l’UCI et je l’ai prise le lendemain. C’était un jour vraiment pluvieux. Avec cela, j’avais vraiment l’air d’un photographe accrédité. Ma vidéo du second jour a ainsi été réalisé à l’intérieur des zones. Quatre screens de la seconde vidéo.




En conclusion, le système d’accréditation de l’UCI est vraiment mauvais. J’espère que tout cela sera amélioré l’an prochain en Autriche. Les deux dernières photos prises avec mon appareil, qui a ensuite rendu l’âme avec la pluie.
Après les compétitions nous avons pris la route pour la France, avec une halte par Genève. Genève où tous les gens sont vêtus de costumes gris ou noir avec chemise blanche et cravate stricte, sauf les touristes que l’on reconnaît immédiatement à leur short ou jeans. Quelques photos avec un nouvel appareil.



Aurélien Fontenoy nous a très gentiment invité chez lui à Grenoble. Un grand merci à lui. J’ai rencontré son frère Cédric et sa mère. Elle m’a d’ailleurs sauvé, car j’avais oublié mon spray nasal et pas possible d’en acheter en France sans l’accord d’un médecin. La mère d’Aurél’ est docteur et elle m’a donc donné le spray dont j’ai besoin.






Après Grenoble, nous sommes passé par le Viaduc de Millau, le plus haut viaduc du monde...
et enfin par la côte d’Azur... Nice, Cannes, Saint-Tropez, Monaco...
Et ensuite direction l’Italie où nous avons passé une journée à Vérone et à Venise.






Puis retour à Munich, où nous avons pris un avion pour Vilnius pour nous rendre chez notre ami (et trialiste) Sania, qui nous a permis d’acquérir le visa Shengen. Sans lui, pas possible de faire un tel voyage. Après Vilnius, nous sommes allés à Riga, la capitale de la Lituanie, et nous avons pris le chemin du retour vers la Russie.
La maison de Sherlock Holmes et une photo du vieux Riga.
Et voilà la fin de cette histoire ! J’espère que vous avez fait un bon voyage avec nous ;-) Bilan de ce trip : un kilométrage total de 26 000km, 3100km effectifs, 18 jours de voyage, quant au nombre de villes visitées, c’est trop difficile de les compter, surtout en Suisse. Coût financier pour nous deux en incluant frais de location véhicule, essence, péages, hôtels et tout le reste : 1000€.