Franck Martini est le coach qui a permis à Gilles Coustellier d’atteindre le sommet du VTT-trial, là où personne n’était encore jamais allé, grâce à un entraînement novateur. Celui qui lui permis de se forger un mental de tueur et de devenir ainsi une impitoyable machine à gagner. Il était aussi son manager, qui gèrait sa communication et ses contrats. Les deux hommes ont mis un terme à leur collaboration il y a quelques jours (cf. Gilles Coustellier & Franck Martini se séparent, mais Franck ne quitte pas pour autant le milieu du vtt-trial, pour lequel il a eu un véritable coup de cœur il y a maintenant un an. Il sera à Londres le 1er mars prochain pour découvrir l’autre face du vtt-trial... le street ! Il assistera au Biggest Trials Street Ride, organisé par le talentueux Jack Meek, et qui s’annonce vraiment énormissime. On laisse la parole au coach, qui nous explique les motivations de cette présence à Londres...
Je pense que l’avenir du trial est là-bas. Il ont tout compris. En effet, les néophytes ne perçoivent pas les subtilités du trial technique et préfèrent voir du street car les obstacles sont référés à des choses communes. On sait globalement ce que représente une cabine de téléphone, une rampe, un muret, un arrêt de bus, une auto... De plus, la culture underground est friande de ce type de pratique marginale, libre et innovante. Elle est stimulatrice pour la mode vestimentaire qui brasse plus de devises que celles engendrées par le seul aspect sportif. Détourner le vtt pour ne plus rouler mais grimper et jouer dans la rue avec les obstacles, est un mode de vie qui peut intéresser beaucoup de gens dans les villes, surtout si le prix de l’essence reprend son ascension. Les aspects "partage, écologie, et urbanité" peuvent se mouler en une symbiose intéressante. Ensuite, les anglais ont un style sur le vélo qui leur est propre. Biomécaniquement, les transferts latéraux anglais sont très particuliers : les types rentrent les genoux en se plaçant totalement de profil et en prenant appui sur le guidon tordu pour se redresser au contact de l’obstacle franchi (cf. Watson). Cela permet de placer le centre de gravité de côté, très bas, proche du centre de gravité du vélo. Donc les mecs ont besoin de moins d’énergie pour monter le bike ! C’est révolutionnaire, comme l’a fait en son temps Dick Fosburry pour le saut en hauteur où jamais son propre centre de gravité ne passait par dessus la barre ! Si les anglais s’entraînaient efficacement, ils feraient très mal je pense en artificiel. En naturel, il faudrait qu’ils viennent ici en France et en Belgique, se remettre au point avec les meilleurs.
Quant à l’idée de Jack Meek, elle est tout à fait géniale. Je ne peux que soutenir une entreprise comme celle-là ! Personnellement ça me sortira un peu du sport de compétition car là, on n’a plus des adversaires en face mais plutôt des partenaires de jeu. Je regarderai donc les anciens adversaires de Gilles non plus comme des cibles mais comme les acteurs d’une belle représentation en direct, une pièce de théâtre sportive ! Ca sera plus détendu. Le baston pour les titres, c’est sympa mais franchement tu tournes un peu en rond, à refaire chaque année la même chose... Ca te ferme davantage que cela ne t’ouvre si tu ne fais rien à côté ! Je termine un roman qui sortira en juin pour la Féria de Nîmes, et j’ai autant de plaisir à faire ça qu’à faire gagner un titre à un athlète. La session de Londres sera un vrai ballon d’oxygène pour tous. J’y vais pour voir, apprécier, discuter et bien sûr aussi négocier...
Je reçois beaucoup de propositions actuellement. Dans le trial et ailleurs. Si je repars sur un coup sportif comme celui que j’ai opéré en 2008 (tout remporter sans rien connaître à la discipline), il faut que ce soit tendu, chaud bouillant et que le challenge en vaille le coup. Je n’ai pas d’a-priori et j’aime les gens courageux et intègres..et loyaux surtout !!! A mon âge, il n’y a pas de temps à perdre dans le tiède. A Londres, je suis invité par un traider de la City Bank qui veut que je l’aide à gérer son stress et opérer avec lui un suivi sportif cardiovasculaire. Mais attention il ne s’agit pas d’un financier (beurk !), mais d’un traider dans l’énergie. Il est très curieux du côté écolo de la chose et je vais l’emmener avec moi et un partenaire leur présenter la discipline. Je pense que c’est désormais ce qu’il faut faire maintenant : intéresser ceux qui ont le pouvoir financier, politique et décisionnel à apprécier les choses simples et émotionnelles pour essayer de ne pas tomber dans cette surenchère d’avoirs et de surconsommation à tous prix. Quant à dire si je roulerai là-bas... Non, pas trop ! Rouler en trial, perso, je n’ai jamais su faire et c’est un peu tard. Je préfère le "chopper", version Travolta sur le retour, dans "bandes de sauvages ! (cf. photo)". C’est cool, et c’est moins violent...lol".
Franck Martini, Coach de sportifs de haut niveau. Istres. France.
Franck sur son vélo (« je ne suis pas trop sérieux dans la vie... ce n’est pas un trial c’est un Felt bandit versus chopper »)...
Franck & Gilles Coustellier...






