Nous vous avions proposé cet été un essai de l’entrée/milieu de gamme Ozonys, le nouveau Skill, un spad à moins de 10 kilos et 1000€ qui avait plutôt été une bonne surprise (voir Crash-test de l’Ozonys Skill 26"). Nos testeurs vont à présent s’intéresser au fleuron de la marque, le fameux Curve. Ils ont testé un V2, modèle qui a été remplacé en début d’année par un V3 adoptant une déco’ légèrement modifiée et quelques nouveaux composants maison (fourche et manivelles Bonz). Mais pour le reste, il s’agit du même vélo, un Curve "nouvelle génération" qui visuellement donne déjà un sacré coup de vieux à son prédécesseur. Ce Curve a brillé cette saison sur les zones UCI, avec Guillaume Dunand, qui a décroché à son guidon une médaille de bronze au Championnat d’Europe et s’est hissé au troisième rang du classement mondial UCI. Il a aussi été choisi par le quadruple Champion du Monde himself (médaillé de bronze du mondial 2012), mister Kenny Belaey, même s’il roule sous la bannière de GT ! Ajoutons aussi que ce VTT a été auréolé cette saison de l’or européen puis mondial sur le circuit junior en la personne du Suisse David Bonzon. Bref, ce nouveau Curve évolue au plus haut niveau et c’est assurément un des best-sellers de la saison, très présent aussi sur les zones des compéts régionales comme nationales. Il est passé sur notre banc d’essai et on vous dit tout aujourd’hui sur la bête de course de l’écurie Ozonys. Spot : Buthiers / Pilotes : Tom Francisco, Greg Soignon, Benjamin Nadot, Simon Ducrocq & Jebegood.
Un pur-sang bien affûté
Considérations esthétiques et techniques :
Ce vélo fait l’unanimité auprès de nos testeurs. Tous sont séduits par cette belle ligne fluide qui se distingue au premier coup d’oeil et cette décoration très réussie et élégante, bien plus belle encore que la première version. La finition est de très bonne facture, et la peinture est désormais anodisée. Une anodisation qui - on le constatera - résiste aux petits accrocs. Un bon point. Les tons de bleu électrique et gris se marient parfaitement avec le fond noir mat. Visuellement, c’est un vélo qui est beau, racé, léger. La déco’ de la V3, qui abandonne le gris et opte pour un bleu plus clair et plus présent, viendra encore dynamiser l’ensemble. Ce fleuron d’Ozonys est désormais un véritable pur-sang ! On n’a plus du tout l’effet massif de la première version que nous avions testé pour Trial Magazine en 2010 ! Les deux tubes principaux, qui ont subi une découpe longitudinale au laser se rejoignent pour ne former qu’un et ce Curve est en fait un monopoutre : une solution qui permet de se démarquer niveau look, mais aussi d’optimiser la rigidité et de gagner du poids. On retrouve aussi les deux tubes de selles en V typiques du haut de gamme Ozo’ pour rigidifier la partie arrière. La douille de direction, qui est désormais ajourée, et cela ne fait qu’embellir la ligne racée de ce vélo. On a toujours à ce niveau un large gousset sous le tube inférieur (qui est désormais évidé pour gagner du poids), et une fine plaque de renfort sur le dessus. Et à l’arrière les mêmes imposants renforts (une plaque et un gros rigidificateur) que sur l’ancien modèle. On appuie fermement sur le frein arrière, les tubes ne bronchent pas. C’est du costaud et de l’ultra-rigide. Le vélo abandonne le tendeur de chaîne du premier modèle pour adopter de classiques escargots. On note toutefois que l’emplacement de l’ancien tendeur de chaîne est toujours là. Dommage.




Pas grand chose à redire sur l’équipement : les composants Bonz sont assurément des produits sérieux, taillés pour la compétition moderne. On retrouve les belles pédales Bonz du Cannibal, à la plateforme un peu trop étroite sur la fin de la pédale aux yeux de certains de nos testeurs. La potence Bonz est un grand classique. On retrouve le petit moyeu arrière qu’on aime vraiment bien, d’une finesse impressionnante. Vraiment un beau produit. A l’avant, point de moyeux HS33 dispo au moment de l’essai et on se retrouve malheureusement avec un moyeu disque un peu plus lourd visuellement comme physiquement. Les jantes Bonz avec leurs larges perçages carrés, sont les mêmes que les anciennes ViZ, un bon produit qui a fait ses preuves. Les composants Trialtech de ce montage de série, manivelles et fourche, qui seront remplacés dans la V3 par des Bonz, sont eux-aussi bien connus et éprouvés. Beau produit que la protection en alu Bonz, très fine mais qui protège bien le pédalier. Au niveau de la transmission on retrouve une roue libre Bonz à 72 points d’engagements et 6 cliquets qui n’est pas ce que l’on a uu de mieux entre les jambes ; bien que neuve, elle ne tourne pas librement et on sent des points durs quand la roue libre tourne. On retrouve le même guidon que sur le Cannibal 3, un guidon ultra-relevé, qui aurait normalement plus sa place sur un vélo de street,
mais on s’y est habitué avec Ozonys et cela s’avère même très intéressant sur certaines techniques. Le freinage est confié à Magura, avec les nouveaux HS 33, qui ont leurs détracteurs. Bien réglé, on retrouve les mêmes sensations qu’avec les anciens, mais on a malheureusement les leviers courts sur ce montage, qui confèrent un touché moins agréable que les longs soulignent certains testeurs. En réglant correctement la garde du levier, on obtient tout de même un confort de freinage plus qu’acceptable... Place maintenant à la pesée !
On obtient un 9.1kg au goût du jour : cette nouvelle version du Curve a perdu près de 500 grammes ! Plus light, il est aussi désormais plus relevé avec un bon centimètre en plus propre à satisfaire la majorité de riders. Le prix de vente reste dans la fourchette (toujours aussi élevée) du haut de gamme actuel : 1850€ pour cette version full HS 33.
Vues d’ensemble de notre V2 :



Vue d’ensemble du V3 :
Une photo studio du V3 avec sa nouvelle déco’ et les derniers composants Bonz. Toutes les infos sur la dernière version dans cet article de présentation : L’Ozonys Curve 26 V3.
Détail de l’équipement & géométrie de notre V2 :
Cadre | Curve 26 V2 en aluminium 6061 T6, anodisé, stickers anti-usure |
Fourche | Trialtech HS33 |
Potence | Bonz Pro Light 130mm / 25° / 31,8mm |
Guidon | Bonz Pro Light |
Jeu de direction | Bonz Pro Light semi-intégré renforcé |
Poignées | Mousse fine |
Frein avant | Magura HS33 |
Frein arrière | Magura HS33 |
Patins | Bonz verts spécial trial |
Manivelles | Trialtech 175mm Isis |
Pédales | Bonz Pro Light CNC |
Roue libre | Bonz 18 dents 72-6 |
Protection de roue libre | Bonz Pro Light CNC |
Pignon | 15 dents Bonz Racing CNC cannelé |
Jante avant | Bonz Pro Light 32mm 28 trous perçages rectangulaires |
Jante arrière | Bonz Pro Light 47mm 32 trous perçages rectangulaires |
Moyeu avant | Bonz Pro Light disc 28 trous |
Moyeu arrière | Bonz Pro Light 32 trous cannelé |
Rayons | butted 2/1.6/2mm anodisés noirs |
Têtes de rayons | aluminium anodisées noirs |
Pneus avant | Maxxis New High Roller Light 2,2 |
Pneu arrière | Maxxis New High Roller Light 2,5 |
Fonds de jantes | blancs |
Empattement | 1085mm |
Longueur de bases | 380mm |
Hauteur de boîtier | +60mm |
Un bike à sang chaud
L’essai terrain :
On sent la légèreté du vélo dès les premiers tours de pédales, surtout en comparaison avec le Curve de première génération. Le vélo s’emmène de suite beaucoup plus facilement et il se montre d’emblée moins physique. La grosse cure d’amaigrissement qu’il a subi en fait un vélo bien différent. Un vélo plus facile d’abord, d’autant plus que le guidon relevé donne une position de pilotage très confortable. Mais que l’on ne s’y trompe pas : on se rend vite compte que l’on est toujours sur un vélo pensé pour la compétition, et qui s’adresse à un public de riders expérimentés, de compétiteurs purs et durs. La rigidité est comme toujours chez Ozonys extrême, et impossible à prendre en défaut. Ce n’est pas un vélo qui facilitera la tâche à un débutant mais bel et bien une bête de course qu’il va falloir apprendre à dompter. Sur les enchaînements, il se montre tout de suite très exigeant, et il faut de l’expérience en tirer sa quintessence. Il est conçu pour la performance. La réactivité au coup de pédale est fulgurante, et il faut même retenir l’élan de la bête si on vient de tester avant quelque chose de plus classique. Ce Curve 2 envoie du feu de Dieu !
Il monte très facilement en roue arrière, à tel point que quelques membres de l’équipe sont persuadés d’être montés en 18 par 16. On a eu la même impression avec le dernier Cannibal. Mais que neni : on s’y est mis à plusieurs pour recompter le nombre de dents du pignon, et il y en a bien 15. Étonnant.
Nos testeurs en perdent leur latin et se surprennent même à attaquer des marches avec moins d’élan. Quid de son comportement sur les franchissements ? De par son extrême rigidité, c’est un vélo qu’il faut beaucoup plus provoquer qu’un vélo plus souple. Il faut taper dedans comme on dit, forcer le mouvement, ce qui n’est pas évident sur une technique comme le bunny hop. Mais par contre, cela envoie vraiment. Un vélo sportif quoi. Très efficace sur les tapés, une fois que l’on a trouvé ses marques. Il faut taper un peu plus bas la marche fait noter un des testeurs.
Les performances en latéral sont remarquables, le vélo se place bien sûr en roue arrière au quart de tour et se montre très efficace sur le mouvement, bien équilibré. On avait déjà souligné les aptitudes de son prédécesseur en la matière, elles s’expriment pleinement avec ce modèle. On est en présence d’une arme de compétition élite, et c’est sur les transferts que ce vélo se montre le plus surprenant.
Sur les plantés sur l’avant, c’est assurément un des vélos les plus efficaces que l’on ait testé, et nos testeurs le placent au même niveau que le Sky. Pas besoin de forcer, c’est naturel sur ce vélo. Le cintre vient même accentuer l’efficacité de ce geste, car il permet au pilote de porter son corps encore plus sur l’avant et d’avoir de très bonnes sensations. Le rendement du coup de pédale surprend sur les transferts roue arrière à plat et le vélo part très vite. Il faut un petit temps d’adaptation pour bien prendre ses marques sur ce geste.
On se taille ensuite quelques zones, et nos premières impressions sont confirmées : ce vélo est très gourmand sur le plan physique, malgré sa légèreté, même si le rendement est là et la précision redoutable. Sur les enchaînements en roue arrière, il faut apprendre à maîtriser sa fougue, comme sur les passages de failles. Mais la stabilité sur la roue arrière est très bonne, on ne peine pas pour garder l’équilibre.
Bilan du crash test ?
Le premier atout de ce fleuron de la gamme Ozonys est assurément cette ligne hors du commun qui en fait un des vélos les plus beaux que l’on ait eu à tester. Il a un look mais aussi un comportement de pur-sang, qui se ressent dès le premier coup de pédale. C’est un vélo conçu pour la compétition pure et dure, qui répond au quart de tour et s’adresse au pilote expérimenté. Un vélo exigeant et taillé pour la performance. Le pilote qui a moins de bagage devra apprendre à le dompter, et ne trouvera pas là un vélo propre à pardonner les erreurs. Il lui faudra être précis et juste sur ses mouvements, et s’il y parvient il ne sera assurément pas déçu à l’arrivée !
Pour plus d’infos :
Ozonys - info@ozonys.com
Sphère Bike - info@spherebike.com - 06 83 67 66 77