La manche d’ouverture de la Coupe du Monde UCI qui avait lieu ce week-end en Allemagne fait controverse... Des zones boueuses, des obstacles compromettant gravement l’intégrité physique des pilotes, des installations dangereuses et absurdes, voilà quelques-uns des reproches qui ont été fait à l’organisation durant l’épreuve et dans les jours qui l’ont suivi. Le Champion de la Coupe du Monde en titre Abel Mustieles nous a envoyé un communiqué dans lequel il exprime sentiments et sa profonde déception après cette épreuve, et nous explique pourquoi il « n’aime pas le trial actuel ». Et il soumet quelques propositions pour améliorer les choses à l’avenir...
Communiqué d’Abel Mustieles
Coupe du Monde #1 – Heubach (Allemagne) – 21/03/2013
Il y a deux raisons pour lesquelles je ne suis pas d’accord avec le trial actuel :
1 )Je suis rentré à la maison en ayant le sentiment d’avoir bien roulé, très bien même. Mais je méritais un meilleur classement. Ce n’est pas perdre pour dépassement de temps qui me blesse, mais finir en deuxième position alors que j’ai tenté, et réussi, des passages très difficiles, que mes rivaux n’ont pas passés. Et tout ça ne se reflète pas dans le classement final. Pourquoi ?
Parce que le règlement actuel du trial ne favorise pas ceux qui prennent des risques et qui tentent, ni ne pénalise ceux qui assurent. Parce que c’est la même chose de prendre un cinq sur le deuxième obstacle d’une zone que sur le sixième, après avoir passé avec succès les cinq premiers… Ce sont des choses que nous devrions changer, pour un trial plus juste.
2) La Coupe du Monde de Heubach ne s’est pas déroulée normalement. Ce fut un bourbier dans lequel nous avons lutté pour survivre. L’organisation n’a pas été à la hauteur des circonstances. Elle n’a pas pris conscience du danger que présentaient certaines zones et l’impossibilité de passer les obstacles dans d’autres. Les pilotes devaient forcément poser les pieds. Il se trouve que c’est dans ces zones que public était le plus nombreux. J’imagine les spectateurs, autour des zones dangereuses, regarder avec frayeur le passage des pilotes et redoutant que l’un d’entre eux ne se tue sur le premier ou le deuxième obstacle. Des zones étaient infranchissables, le public se demandait si c’était de l’escalade.
Je me pose donc les questions suivantes :
Cela était vraiment si difficile d’installer du grillage sur les troncs afin de les rendre un minimum adhérents ? Je comprends tout à fait que l’on doive évoluer à 3 mètres de haut. Mais autant le faire avec un minimum de sécurité et d’adhérence. Des matelas suffisamment épais pourraient également être disposés au sol.
Pourquoi n’avons-nous pas un jury de commissaires compétents ? Le jury est chargé de valider les zones. Il devrait être capable de les adapter aux circonstances.
La meilleure façon de protester contre ça a été le retrait du Champion du Monde en titre, Gilles Coustellier. Je ne peux qu’être solidaire avec lui.
Et voici ce que je changerais :
Revoir l’intégralité du règlement pour un trial plus juste.
Etablir un jury de commissaires sur chaque compétition, élu par les pilotes, et capable de revoir les zones et les sécuriser davantage.
Changer les horaires des compétitions : une demi-finale à 8 heures du matin n’a aucun sens car les pilotes doivent pour cela se lever à 5h30. Par ailleurs, dans beaucoup d’hôtels et à ces horaires, il est impossible de prendre un petit-déjeuner. Sans compter, bien sûr, l’impact sur l’affluence des spectateurs d’un horaire si matinal.
Conserver la Super-Finale mais avec un format différent, pour la rendre plus vivante et excitante pour tout le monde. Nombreux sont les pilotes à vouloir changer le trial. Mais nous avons besoin du soutien de tous et, surtout, nous voulons ETRE ENTENDUS PAR L’UCI.
Rendez-vous en Pologne…
Abel Mustieles.